Jan Eustachy Wolski, Untitled, 2025, oil on canvas, 73,5 x 101 cm. Photo: Szymon Sokołowski

En 2026, Art : Concept inaugure Ménage à Trois, un cycle d’expositions dédié à la présentation, pour la première fois en France, du travail d’artistes en collaboration avec les galeries qui les représentent.

Pour ouvrir ce cycle, Art : Concept a le plaisir de présenter la première exposition de Jan Eustachy Wolski, réalisée en collaboration avec la galerie Neue Alte Brücke.

Intitulée Powłoka, du terme polonais difficilement traduisible, l’exposition emprunte son titre à un mot dont le champ sémantique recouvre les notions de membrane, de couche picturale, de film ou encore de surface filtrante. Powłoka désigne ce qui recouvre, protège ou altère la visibilité, ce qui soustrait partiellement à la vue tout en révélant de manière sélective. Cette ambivalence constitue le point d’ancrage conceptuel de l’ensemble des œuvres présentées.

La pratique de Wolski s’appuie sur une forme de construction de mondes dystopiques, marquée par des représentations ambiguës qui circulent entre les expressions du début du XXᵉ siècle, les esthétiques du superfutur et l’héritage de l’art abstrait. À travers ce nouveau corpus, Jan Eustachy Wolski explore les zones de tension entre abstraction et figuration, en investissant des surfaces à la matérialité affirmée qui mettent à l’épreuve les seuils de lisibilité de l’image. La figuration, souvent fragmentaire ou instable, empêche toute immersion narrative complète : elle ouvre des espaces de projection sans jamais se résoudre en récits figés. Contrairement à ses séries précédentes, cette nouvelle production accorde un poids presque équivalent à l’abstraction et à la figuration, sans hiérarchiser leurs régimes visuels.

Par endroits, des figures isolées émergent de champs chromatiques troublants ; ailleurs, des paysages urbains semblent se dissoudre dans des accumulations de matière picturale dense, tantôt compacte, tantôt relâchée. Si ces œuvres évoquent un monde post-industriel, elles se refusent à toute lecture univoque : leurs dimensions narratives demeurent volontairement inachevées, maintenant une ambiguïté persistante entre reconnaissance et effacement.

Le travail de la texture occupe une place centrale dans la pratique de Wolski. Empâtements épais, peinture en relief et gestes larges renforcent l’immédiateté de la présence matérielle de la peinture. Ancrées dans des couleurs franches, ses stratégies picturales visent moins à représenter qu’à engager physiquement le regardeur, en l’invitant à éprouver la surface du tableau comme un espace de friction. À travers cette attention portée à la matière, à la fragmentation du récit et à la coexistence non résolue de l’abstraction et de la figuration, Jan Eustachy Wolski fait de la peau du tableau une membrane à la fois physique et symbolique, lieu de passage où l’image et son sens demeurent en suspens. 

Né en 1997 à Cracovie (Pologne), Jan Eustachy Wolski vit et travaille à Cracovie. Il est diplômé de l’Université des arts appliqués de Vienne ainsi que de l’Académie des beaux-arts de Cracovie. Ses récentes expositions personnelles ont été présentées à la Neue Alte Brücke (Francfort) et chez Piktogram (Varsovie). Son travail a également été montré dans le cadre d’expositions collectives au Contemporary Art Center de Vilnius, chez Modern Art à Paris, à Piktogram et à la Galerie nationale Zachęta à Varsovie, à la Fondation Stefan Gierowski ainsi qu’au Musée d’art moderne de Varsovie, entre autres.

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Dix ans après la première exposition de l’artiste à la galerie, Jean-Michel Sanejouand. Espaces réels, espaces imaginaires réunit deux ensembles majeurs de son œuvre, les Calligraphies d’humeur [1968-1978] et les Espaces-Peintures [1978-1986]. Une partie des œuvres montrées à cette occasion ont été présentées lors des expositions rétrospectives de l’artiste au Palais des Beaux-Arts à Lyon en 1986 et au Centre Pompidou à Paris en 1995. Ces deux événements ont offert une reconnaissance institutionnelle déterminante à un parcours réglée par une logique interne où chaque série ouvre la voie à la suivante et lui permet de renaître sous une forme nouvelle.

Tout en mettant en avant le rôle fondateur de cette période [1968-1986], l’exposition chez Art : Concept met également en lumière les passages, ruptures et continuités qui marquent la pensée et la pratique de Jean-Michel Sanejouand. Ce dernier n’a eu de cesse de réinventer les termes de sa relation avec l’espace (réel ou imaginaire), interrogeant sa définition autant que son « organisation » aux moyens de différents médiums. Ses « techniques de l’espace », où la peinture occupe le premier plan, fonctionnent comme les révélateurs de lieux dont nous peinons parfois à percevoir les limites, engageant non seulement notre conscience, mais notre corps tout entier.

A lire : Entretien de Pierre Restany & Jean-Michel Sanejouand, 1986

Art : Concept a le plaisir de présenter la seconde exposition personnelle de Nina Childress.

Passionnée de cinéma et de ses icônes, l’artiste a conçu une série de peintures réunies sous le titre Casting. Poursuivant ses recherches techniques, Nina Childress recourt aux pigments iridescents et caméléons pour créer des scènes et des portraits en mouvement qui interrogent la nature du regard et la position du spectateur. Ce dernier devient acteur de sa perception de l’image, les couleurs variant subtilement selon ses déplacements devant la toile. Cadrages cinématographiques, jeux de hors-champ et expressions saisissantes évoquent l’univers du grand écran.

À l’occasion de l’exposition nous diffuserons le portrait video de Nina Childress réalisé par Olivier Garouste grâce au Fonds de soutien ADAGP.