Philippe Perrot peint des « histoires de famille ». A son habitude, il ne cesse de briser la fonction narrative de l’image et représente sur la même toile de multiples saynètes sans rien dévoiler cependant des secrets de famille – tout en suggérant néanmoins par sa manière singulière de peindre les signes et les images quelque chose de leur poids et de leur influence sur l’organisation de l’espace pictural. Les différentes formes d’échelles contribuent à altérer l’homogénéité de ce dernier. Il s’agit de décentrer le regard pour l’obliger à chercher de nouveaux repères et d’inviter ainsi le spectateur à inventer des cheminements de pensée aléatoire. C’est en entretenant une dissemblance permanente entre le visible et sa signification, et en suscitant une disjonction entre l’image et son référent, que le défi lancé au spectateur prend tout son sens.
Evence Verdier
Le travail de Philippe Perrot (Paris, 1967 – Paris, 2015) est présent dans les collections suivantes : MOMA, New York; MOCA, Los Angeles ; Frissimas Museum, Athènes ; FRAC Ile de France, Paris ; FMAC, Ivry syr Seine ; CCCG, Gennevilliers.
Expositions : Le monde vous appartient, Palazzo Grassi, Venise (2011) ; Rosa et Carlos de la Cruz, Miami (2007); Art: Concept, Paris (2004).
Richard Leydier, Philippe Perrot (Ramasser les morceaux), Paris, 2003Patrick Javault & Xavier Franceschi, Philippe Perrot Peintures, édition Centre d’Art et de Culture Espace Jules Verne, Brétigny-sur-Orge, 1993