Roman Signer, Le Pendule, 2009, installation, 7 mètres de haut, Trentemoult, Rezé, Estuaire de Nantes/FR. 

Dans les environs de Nantes, l’estuaire de la Loire est aussi aujourd’hui un centre d’art contemporain à ciel ouvert. Une collection qui s’est constituée suivant un programme de commandes publiques et l’organisation de plusieurs biennales, dans le cadre d’une stratégie culturelle qui vise à revaloriser cet ancien site de pêche, devenue une zone industrielle délaissée. 

Avec Le Pendule, Roman Signer revalorise une usine désaffectée, une œuvre qui s’inscrit dans un intérêt particulier pour les espaces marginaux. Cette centrale à béton avait pour fonction d’extraire le sable de la Loire et de le transformer afin de réaliser des infrastructures. Sa fonction transformatrice rappelle la dimension expérimentale de la pratique de l‘artiste. La forme complexe de l’édifice abandonné, son artificialité, contraste fortement avec l’épaisse végétation environnant. Un géant écarlate en métal s’est endormi dans un coin de verdure. 

L’artiste suisse réalise un pendule noir de 7 mètres, fixé à la façade de l’édifice. Une extension qui se balance inlassablement. Cette intervention, à la fois minimale et monumentale, illustre le vocabulaire plastique caractéristique de Signer. Le Pendule n’est pas une horloge classique. Son balancement marque la lente déchéance du bâtiment, le cycle des marées et l’écoulement du fleuve. Ce temps qui attaque l’usine et semble laisser la nature reprendre ses droits. L’oscillation infatigable, comme un tic-tac de rappel, renforce le sentiment d’une disparition inéluctable. 

Le Pendule a été réalisé pour Estuaire 2009 dans le cadre de la commande publique du Ministère de la Culture et de la Communication DRAC des Pays de la Loire, avec le concours de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture. Remerciements à Point P.