Mois : janvier 2018
Cette œuvre, commande publique à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Georges Braque, prend sa source dans la figure de l’atelier fermé, cet espace inaccessible au regard et au public.
L’impossibilité de se rendre sur les lieux et de le photographier fût le motif premier du travail ; dans chacune des pièces se joue cette dimension d’une visibilité altérée, transformée ou mise à distance.
Cette figure est le fil qui relie l’ensemble des pièces, du paysage scellé – ou pénétré comme par effraction – au texte micrographié. J’ai pensé cet ensemble comme un agencement, une constellation faite d’un paysage nocturne, d’une falaise, d’une page de texte et d’une photo de famille. Semblable au mur de l’atelier sur lequel des images ou des objets en attente constituent des configurations d’œuvres potentielles – oeuvres dans lesquelles ces objets seront assimilés et transformés. À la différence de l’atelier du peintre, les images ici sont des objets achevés, qui condensent du temps et de l’espace ; chacune constitue une unité irréductible, close sur elle-même. Entre ces images l’œuvre dessine un espace mental, comme un lieu en suspens.