Avant d’avoir le langage et les histoires écrites, nous avions des images. Il existait des moyens de conserver et de communiquer des connaissances qui ne nécessitaient pas de mots ; des moyens liés au corps et au mouvement, comme la forme d’une danse ou l’expression d’un visage, ou produits par le dessin et les images, comme les peintures rupestres. Il existe un langage de l’imagination et une vie de l’esprit antérieurs au raisonnement logique et au besoin de catégorisation. Ce sont des modes de pensée profondément ancrés dans la culture et la psychologie humaines.
Rencontrer les œuvres de Caroline Achaintre, c’est faire une excursion dans cette autre vie de l’esprit. Ses créations sont pleines de personnalités idiosyncrasiques et de résonances psychologiques. Elles sont à la fois majestueuses et absurdes, transgressives et chaleureuses. Tels des artefacts d’une civilisation perdue ou des créatures sorties des pages d’un bestiaire d’un autre monde, elles défient et jouent avec nos perceptions et nos émotions. Ils nous renvoient notre regard, ils nous collent à la peau, ils nous font rire, ils cachent des secrets, ils résistent à l’interprétation et posent des questions qui n’ont pas de réponse.
Brian Cass, 2024 (traduit de l’anglais)