Andrew Lewis a dessiné Points de vue au fusain sur papier, y introduisant des personnages aux attitudes récurrentes dans des paysages élaborés à partir de typologies d’architectures et de monuments bien connus (de la maison de campagne à la tour de Pise, de l’igloo à la muraille de Chine). Ses dessins ont été réalisés à partir d’un livre destiné aux enfants pour apprendre à dessiner des bâtiments suivant des modèles standards. Ils représentent un endroit à la fois réel et imaginaire où les architectures se trouvent isolées voire mises en valeur par toutes sortes de procédés empruntés à la prise de vue photographique. Si l’image, le voyage, la photographie, le cliché touristique et la carte postale semblent au cœur des préoccupations de l’artiste, la force de ses dessins ne provient pas uniquement de cela. Sous leurs traits quelquefois naïfs, ils créent un système de signes scénarisés (solitudes, passages, égarements… ) qui se répètent comme une sorte de rituel, induisant un manque de communication ou simplement d’échange entre les gens, ce qui aboutit généralement à une situation énigmatique et inconfortable pour celui qui regarde.
Texte : Points de vues, Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne/FR, 6 mars – 19 juin, 2005.