Sacrilege, 2012
Techniques mixtes
Dimensions variables
Jeremy Deller se définit comme un ‘instigateur d’interventions sociales’ : ses œuvres sont souvent caractérisées par la participation du public, ses sculptures sont des expériences sociales dans lesquelles les performances, les vidéos et les installations deviennent des lieux d’échange et d’agrégation. C’est également le point de départ de Sacrilege, créé initialement pour le Festival international d’art visuel de Glasgow, puis exposé à Londres à l’occasion des Jeux Olympiques de 2012. Grâce au financement de l’Arts Council England, Sacrilege a voyagé dans différents endroits du Royaume-Uni et à l’international et a été présenté à Londres dans le cadre de CREATE et du festival London 2012.
Avec le sens d’humour qui caractérise la plupart de ses projets, Deller transforme le monument de Stonehenge en un gigantesque jouet gonflable pour enfants, le reproduisant en plastique et le transformant en une attraction foraine de 35 mètres de diamètre. Le public est ainsi appelé à interagir avec l’installation, à y grimper, à y sauter et à y jouer.
L’effet est à la fois célébratif et sacrilège, comme le suggère le titre, choisi par l’artiste afin de dédramatiser toute critique éventuelle. Avec son approche résolument ludique, Sacrilège est une invitation à réévaluer son histoire et sa propre identité nationale, mais aussi un commentaire sarcastique sur la façon dont ces thèmes sont souvent banalisés et exploités par les programmes politiques nationalistes et populistes – un sujet qui est malheureusement d’actualité.
« Sacrilège est ludique et coquin. Le titre est une façon de dédramatiser à toute critique – certains penseront que c’est juste ça, un sacrilège, alors pourquoi ne pas l’appeler ainsi ? Le résultat voulu est le rire, peut-être quelques larmes, et certainement le plaisir, mais pas nécessairement dans cet ordre. Pour moi en tout cas, c’est aussi un clin d’œil à ce que j’appellerais la tendance « freak out » de la culture britannique : Hawkwind, Bruce Lacey et Ken Russell en étant les meilleurs représentants. » Jeremy Deller, dans Art Forum, le 20 avril 2012.